LOUIS-ERNEST BARRIAS (1841-1905). ORENSANZ CAMILLE

Cet ouvrage consacré à Louis-Ernest Barrias réunit une biographie de l'artiste, une étude stylistique et iconographique de ses œuvres et le catalogue raisonné de son corpus.
La première partie de l'essai revient sur la vie de l'artiste, depuis son enfance et sa formation jusqu'à sa mort en 1905. Elle évoque aussi les décennies qui suivent, la fortune critique de Barrias et le sort que les vicissitudes du goût ont réservé à ses œuvres. Si l'artiste, très discret, n'a pas écrit sur sa vie ou son art, les archives sont très nombreuses en raison de la nature de sa carrière, mise au service des institutions. Elles ont permis, avec les périodiques de l'époque, de reconstituer sa carrière ainsi que l'histoire de ses plus importantes créations.
La seconde partie de l'essai est dédiée à une étude stylistique de son œuvre. Elle évoque d'abord l'influence de sa formation, vouée à l'étude du modèle antique puis met en lumière la manière dont Barrias a trouvé dans Michel-Ange le moyen de son émancipation du dogme néo-classique. L'influence du maître florentin marque son œuvre tout au long des années 1870 et joue un rôle dans la constitution d'un style alliant aux influences de l'art ancien, les nouvelles exigences de réalisme de l'époque. Le « naturalisme académique » qui caractérise ensuite la production de Barrias se manifeste par une recherche de ressemblance et de vie, par une réincarnation du canon féminin et, dans l'ambiance positiviste d'alors, par l'influence sur l'artiste des sciences. Cette partie se conclut sur une évocation de l'essoufflement d'inspiration que connaît Barrias dans les dernières années de sa vie.
La troisième partie s'intéresse à l'iconographie de ses œuvres. Elle met en lumière le fonds commun d'inspiration des artistes officiels de la Troisième République, soumis aux lois de la commande et des modes, mais révèle aussi chez Barrias des inclinaisons personnelles, qui s'expriment dans deux tendances, l'une gracieuse, l'autre plus grave. On découvre ainsi son amour pour les enfants, son désintérêt pour la mythologie et son goût pour l'allégorie. Ici sont mis en lumière les difficultés auxquels il est confronté lorsqu'il doit sculpter les événements historiques récents et les manifestations du monde moderne, ainsi que ses efforts pour renouveler la tradition.