QUATRE-VINGTS PARCHEMINS POUR UNE VIE DE POEMES DAVID MORAGE

Qu'il évoque un arbre, un oiseau, les quais de Seine, des rues de Paris, un village de Normandie,
des marins pêcheurs ou des amoureux, l'auteur de ces poèmes, admirateur avoué de Prévert et de
Doisneau, s'inspire tout à la fois de ses maîtres et des signaux colorés de sa sensibilité pour nous
faire entrer dans un univers singulier. L'évocation de la beauté se réalise au travers de
jeux avec les mots (parfois de jeux de mots au sens le plus courant du terme), leurs subtiles assonances
et allitérations, leurs significations multiples. 

L'écriture incline parfois du côté de l'humour : 
« J'aime mon stylo
Il n'est pas que beau
Il m'emmène sur les paquebots »
Ou de la transformation du sens par le jeu des
mécanismes grammaticaux : 
« Le miroir s'est brisé
Il s'est brisé au verbe être
Je l'ai brisé au verbe avoir »
La série de haïkus qui clôt le recueil offre de
mémorables fulgurances : 
« Un loup
Est une poule
Sans oeufs (E) »
Ainsi, du mariage fortuit de la langue et des perceptions sensibles naît un vécu nouveau.