CHASTEL ET L´ITALIE, 1947-1990 LAURA DE FUCCIA ET EVA RENZULLI

Se déployant sur près de quarante ans, ces échanges épistolaires entre André Chastel (1912-1990) et plusieurs historiens de l'art, historiens, philologues et artistes italiens témoignent de l'épanouissement des relations que Chastel a tissé en Italie à partir de l'après-guerre. Recueillis en sillonnant ses archives conservées à la bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art à Paris et celles de ses correspondants en Italie, ces écrits se transforment progressivement de simples courriers professionnels en échanges scientifiques, parfois même en sincères amitiés, comme dans les cas de Roberto Longhi, Giuliano Briganti, Enrico Castelnuovo et Milton Gendel. Ils documentent l'engagement que Chastel manifeste pour le renouveau de l'histoire de l'art en France, en s'intéressant parallèlement aux approches méthodologiques de ses collègues en Italie, de Roberto Longhi à Bernard Berenson, en passant par Carlo Ludovico Ragghianti, Eugenio Garin et Sergio Bettini. Ils nous renseignent également sur la réception de ses travaux, comme dans le cas de son Art Italien (Paris, Larousse, 1956), traduite et publié en France dès 1957 par l'intermédiaire de Roberto Longhi. Nous y retrouvons également son engagement pour la défense du patrimoine, notamment dans le cadre de sa participation au rayonnement du « Centro internazionale di Studi di architettura Andrea Palladio » de Vicence. S'étendant bien au-delà du milieu des historiens de l'art, ce « dialogue » de Chastel avec l'Italie s'instaure avec les principales figures de premier plan de son époque, tels que Mario Praz, Vittore Branca, Italo Calvino et Federico Fellini, jusqu'à montrer des facettes inédites des réflexions de Chastel dans ses lettres adressées aux artistes Massimo Campigli, Zoran Music et Milton Gendel.